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Je suis

Pascal
​Blondiau

écrivain, lecteur, relecteur, et éditeur. 

Une préface pour "Ostende"

20/2/2015

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Je suis revenu d’Ostende, et je n’ai pas pris de notes. En réalité, je suis incapable de saisir ainsi des portraits et des ambiances - je prétends juste au brouillon et à la photo familiale, forcément mal cadrée.

Observer. Rassembler. Décrire. Christiane Levêque prend-elle des notes ?

Flâneuse et glaneuse, celle qui avait déjà croqué « le Mokafé » si élégamment compose ici pour nous de petits tableaux cubistes qui viennent d'en-deçà du regard. Avec la même matière que nous avions sous les yeux, et que nous avons négligée. Comme nous négligeons les coquillages imparfaits dont d’autres font des bijoux.

L’inconnu que nous avons croisé cet hiver sur la digue, accent marqué, bonnet de guingois, il est là. Je l’avais vu et oublié. L’enfant de l’été, attendrissant et insupportable, qui a reçu une plage entière de sable dans l’œil et réclamera consolation, il est là. Le petit couple tactile qui partage une tasse de café, il est là. Et l’ami disparu, de quelque saison qu’il fût, qui passe ses doigts de vent dans nos cheveux, il est là aussi. Tout ce que nous avons vu et déjà oublié est dans ces pages. Sans romantisme, sans nostalgie, sans interprétation.

Entre deux laisses de mer, Christiane Levêque murmure une gymnopédie inspirée, qui semble s'épuiser au bout de l’estacade, mais qu’une malle en partance reprend, en attendant de rattraper un petit carton bleu signé Flore.
Photo
Ostende. 
Christiane Levêque & Garène. 
Genre : proses. 
Illustrations de Garène. 
Préface de Pascal Blondiau. 
Collection Pleine Lune. 
Format 14 cm x 16 cm. 
70 pages imprimées 
sur papier bouffant 90 gr 
et Gmund Kaschmir coton blanc 250 gr. 
ISBN 978-2-930607-10.8. 
10 €. 
Parution février/mars 2015

Pour commander, il suffit d'envoyer 10 € via Paypal à l'éditeur.
Christiane Levêque sera présente à la Foire du Livre de Bruxelles.


Moi aussi.

Un extrait ? 

Dans le bar, au bout de l’estacade, deux amoureux. Un jeune homme roux et bouclé, la barbe en broussaille. Une fille d’ailleurs, aux traits délicats. Une Indienne peut-être. Ils s’embrassent, se font des câlins doux et tendres. Du bout
des doigts, du bout des lèvres, du bout des cils. Du regard, de l’émail blanc de leurs dents. Ils sont seuls au bout de la jetée, dans cet espace doux et chaud, aujourd’hui battu par les vents. Le dos tourné à la malle grise et blanche qui s’éloigne fluide, à travers la vitre.

La serveuse au tee-shirt marin les regarde, les mains enfouies dans les poches de son petit tablier noir.

Christiane Levêque
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    Pascal Blondiau

    est né en 1965. En textes très courts, l'oreille collée entre l'arbre et l'écorce, il tente de rendre la basse continue, l'ostinato sous la vie.

    Une novelette,

    c'est un jeu, une contrainte créative : une novelette c’est une histoire au format carte postale. 

    C’est un instant figé, une histoire saisie au millimètre, à la seconde - mais dont les aboutissements, la logique cruauté, l’absence de morale ou la poésie accompagnent le lecteur pendant des heures. 

    Qu’il le veuille ou non.

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